La pandémie, et après ?

La pandémie, et après ?

D’après une entrevue avec David Côté-Dion, président de l’association canadienne des psychoéducateurs du Canada

On le sait, les deux dernières années et demie de COVID – et particulièrement le confinement – ont laissé de profondes traces chez nos jeunes. Chez les parents aussi. Et nous voilà maintenant tous(tes) à la croisée des chemins, alors qu’un semblant de normalité se réinstalle. Comment les parents peuvent-ils aider leurs enfants à reprendre une vie normale ?

Tout d’abord, il ne faut pas croire que tous(tes) les jeunes s’en sont sorti(e)s avec des séquelles négatives, affirme David Côté-Dion, président de l’association canadienne des psychoéducateurs du Canada. Durant cette pause, certain(e)s jeunes ont découvert ou redécouvert des passions. »

Cet intervenant raconte entre autres l’histoire d’un garçon de 11 ans, qui avait toujours rêvé d’aller fouiller dans ce fascinant tas d’outils rangés au garage et qui a finalement réussi à confectionner de belles cabanes à oiseaux.

Pourquoi retenir un tel exemple, que plusieurs pourraient même qualifier de banal ?

Parce que justement, c’est loin de l’être explique M. Coté-Dion. Des activités manuelles comme ça ont contribué à travailler patience et compétences. Certain(e)s autres jeunes se sont surpris(es) eux(elles)-mêmes en développant par exemple des habilités de réparations de matériel informatique, comme les tablettes ou les manettes de jeu qui avaient brisé durant le confinement.

Cette période aura donc permis à bien des ados de faire preuve d’imagination, de résilience et de développer des aptitudes.

Le revers de la médaille

Le revers de la médaille

Tous(tes) les ados n’ont cependant pas vécu une adaptation aussi positive. Pour de nombreux(ses) jeunes, la pandémie aura été une période plus éprouvante, aux conséquences plus lourdes.

Premièrement, on a vu des jeunes qui sont devenu(e)s des dépendant(e)s extrêmes de la technologie, explique l’expert.

Et ces trop longues heures à flâner devant un écran peuvent avoir eu raison des contacts humains. Auparavant, si un conflit éclatait entre deux jeunes, ils(elle) le réglaient souvent entre eux(elles). Aujourd’hui, on constate que plusieurs se désinvestissent alors tout bonnement de l’autre au profit de la technologie.

« C’est un nouveau phénomène de carrément délaisser des ami(e)s pour aller sur un ordinateur. On ne voyait pas ça avant la pandémie. » ⸺ David Côté-Dion

Mettre des limites à l’usage des écrans en instaurant des règles peut être difficile pour les parents, mais établir un cadre avec votre jeune est essentiel pour garder son équilibre.

L’image corporelle des ados mise à rude épreuve

En passant autant de temps sur les écrans et les réseaux sociaux, les jeunes sont considérablement exposé(e)s à des modèles de beauté stéréotypés. La pandémie a ainsi grandement renforcé l’anxiété liée à l’insatisfaction corporelle. La sédentarité imposée par les mois de confinement a également pu entrainer une prise de poids, de sorte que, pour 28% des jeunes, la perte de poids serait maintenant devenue une préoccupation importante.

En tant que parent, vous pouvez aider votre jeune à améliorer son image corporelle en ayant un discours portant sur une relation saine avec son corps, la nourriture et la pratique d’activités physiques pour le plaisir, sans parler de poids.

DES CONSEILS POUR AIDER SON JEUNE À DÉVELOPPER UNE IMAGE CORPORELLE SAINE

AUGMENTATION DU DÉCROCHAGE SCOLAIRE

L’impact de la pandémie sur la motivation scolaire inquiète aussi certaines familles. Le décrochage scolaire serait en hausse de 30%. Il faut dire que la pénurie de main d’œuvre actuelle et les salaires élevés favorisent amplement l’emploi plutôt que les études. Les parents, eux, savent bien qu’une telle tangente ne durera pas éternellement. Mais pour un(e) jeune qui obtient son premier emploi à 25$ l’heure, le paradis existe !

MOI L’ÉCOLE, C’EST TERMINÉ. ⸺ Pablo, 16 ans.

 

Comment favoriser la persévérance scolaire et ‘’accrocher’’ son(sa) jeune à ses bancs d’école ?

Par exemple en lui créant un lien d’appartenance quelconque par le sport ou une activité. Ou encore en trouvant LA personne qui pourrait le(la) prendre sous son aile. Par exemple, cet(te) enseignant(e) qu’il(elle) aime bien et à qui vous pourriez demander de lui accorder quelques secondes par jour, juste pour savoir comment il va. Ou bien cet entraîneur avec qui il pourra faire rebondir deux ou trois fois la balle de tennis que vous aurez pris soin de mettre dans son sac.

L'anxiété en hausse chez les jeunes

L'anxiété en hausse chez les jeunes

Depuis la pandémie, un(e) jeune sur deux présente des symptômes d’anxiété ou de dépression (étude de l’Université de Sherbrooke). En tant que parent, vous avez la possibilité d’agir positivement sur la psychologie de votre ado et de l’aider à traverser cette période plus sereinement :

Tout d’abord, en ne minimisant pas ce qu’ils(elles) vivent car ils(elles) ont réellement perdu leurs repères habituels lors de cette période d’isolement. 

 

Ensuite, il est essentiel d’être à l’écoute des signaux de stress et de savoir reconnaître les manifestations de l’anxiété.

JE VEUX PU RETOURNER À L’ÉCOLE… ⸺ Pablo, 13 ans

 

Voici quelques symptômes qui peuvent exprimer de l’anxiété :

  • ⚠ Peur, inquiétude, irritabilité
  • 😴 Altérations du sommeil : insomnie, cauchemars
  • 🍽 Modifications dans l’alimentation (manger plus ou moins)
  • 🤒 Malaises physiques
  • 🤔 Changements de comportement : demande d’attention, hyperactivité, isolement, évitement…
  • 💥 Pensées irrationnelles, scénarios catastrophiques
Découvrez nos conseils et outils pour aider votre ado à mieux gérer son anxiété dans notre mini-guide

L’anxiété peut prendre plusieurs formes, mais la pandémie a notamment renforcé l’anxiété de performance chez les jeunes. Nos jeunes semblent moins prompts à aller de l’avant dans des projets ou des occasions.

Les parents ont cherché à protéger leurs enfants durant la pandémie. C’est normal ! Mais ils ont aussi transmis certaines craintes. On pourrait modifier ce sentiment négatif en favorisant des occasions propices à l’exploration.  De nos jours, plusieurs enfants ne vont plus au parc par eux-mêmes, ni au dépanneur pour aller acheter des bonbons tout seuls. Pourtant, ce sont des occasions d’exploration. 

Exploration qui doit cependant se produire contrairement aux jeux vidéo qui, eux, ne font que donner l’illusion d’atteindre des buts.

Ces formes exploratrices peuvent briller de simplicité ; un jeune enfant pourrait tout simplement aider à faire un gâteau, malgré le risque de renverser du lait. Adaptez les défis à l’âge ; un(e) ado pourrait préférer aller visiter les entrailles d’une grotte avec un club de spéléologie.  Ou d’oser aller auditionner pour un groupe de musique.

L’idée est d’encourager l’exploration et inciter la prise d’initiatives pour l’aider à dépasser certaines craintes, en ayant tout de même des attentes réalistes en fonction de sa personnalité, ses besoins, ses forces et ses limites.

Quand on fait vivre un inconfort à  nos enfants, nous ne sommes pas parents malveillants mais des parents formateurs. David Côté-Dion

 

Bref, essayez de concocter un savant mélange d’encadrement et de défis pour le remotiver et lui apprendre à développer passion et joie de vivre.

Sans oublier toutefois qu’aucune véritable passion ne peut se réaliser pleinement… sans quelques légers frissons !

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