Qu'est-ce qui se passe dans ma tête?

Victime d’un abus sexuel, comment réagir ?

Qu'est-ce qui se passe dans ma tête?

Victime d’un abus sexuel, comment réagir ?

Un article écrit avec la Fondation Marie-Vincent

Tu as vécu une agression sexuelle ou tu t’inquiètes pour un(e) proche ? Les pensées et les questions se bousculent peut-être dans ta tête. Sache que tu n’es pas seul(e) et que tu as droit à de l’aide et du soutien à tout moment. En te documentant sur le sujet, tu fais un pas important dans tes démarches. Voici quelques ressources pour te permettre de mieux comprendre ce qu’est un abus sexuel et à savoir en parler ou venir en aide à un(e) de tes proches.

Avant toute chose, assure-toi d’être en bonne santé physique

Si tu as subi une agression sexuelle au cours des 6 derniers mois, rends-toi dans le centre désigné pour l’intervention médicosociale auprès des victimes d’agression sexuelle le plus près de chez toi. Tu seras reçu(e) gratuitement et écouté(e) sans jugement.
Si l’agression a eu lieu au cours des 5 derniers jours, vas-y rapidement car tu pourrais avoir besoin de soins immédiats. C’est aussi le délai maximal pour prélever certaines preuves si tu souhaites dénoncer ton agresseur(e).

N’hésite pas à demander à une personne de confiance de t’y accompagner si tu ne te sens pas à l’aise d’y aller seul(e) !

Tu te poses des questions sur ce qui t’est arrivé ?

Se trouver dans cette incertitude ou ambiguïté est un premier indicateur que quelque chose n’est pas normal et tu as raison de t’écouter. Sache que même si tu as des doutes, tu as toujours le droit d’en parler et de demander de l’aide.

Comment savoir si ce que j’ai vécu est un abus sexuel ? 🤔

Une agression sexuelle, c’est tout acte d’ordre sexuel, avec ou sans contact physique, commis sans le consentement de la personne visée. Ça peut être : une pénétration ou une tentative de pénétration, un contact oral-génital, être forcé(e) : à embrasser, à caresser ou à masturber quelqu’un, à toucher ou être forcé(e) à se laisser toucher, à regarder du matériel pornographique, à prendre de la drogue ou de l’alcool pour avoir un rapport sexuel, à avoir des relations sexuelles avec autrui ou encore recevoir une photo/vidéo à caractère sexuel non sollicitée…

Être victime de violence sexuelle, c’est être forcé(e) de répondre aux attentes de son agresseur(e). Cela peut être par l’utilisation de la force physique, mais pas nécessairement. Tu peux te trouver dans un climat de peur et te sentir contraint(e), intimidé(e), menacé(e) de manière implicite ou explicite… L’agresseur(e) peut exercer de la manipulation affective, du chantage, insister ou encore te culpabiliser si tu refuses.

 

Voici quelques exemples:

« Si on ne couche pas ensemble, je vais être triste. »
« Je vais être frustré(e) et risque d’aller voir ailleurs. »
« Pourquoi es-tu venu(e) chez moi si tu ne souhaitais pas avoir de relation sexuelle ? »
« Si t’en as pas envie, c’est parce que tu ne m’aimes pas vraiment. »
« Si tu fais ce que je demande, je vais t’amener magasiner et t’acheter de beaux vêtements. »

Ces comportements ne sont pas acceptables, c’est ce qu’on appelle de la coercition sexuelle.

Ton consentement doit toujours être pris en compte ! Céder à des pressions et des manipulations, ça n’est pas consentir.

En savoir plus sur les différentes formes de violences sexuelles

Premiers pas pour aller mieux 💙

• Être à l’écoute de tes besoins et de tes émotions est la première étape pour agir sur ta santé mentale et t’en sortir. Tu ressens possiblement plein de choses en même temps : que ce soit de la colère, de la honte ou de la tristesse, toutes tes émotions sont valides et méritent d’être entendues, comme tu le ferais avec ton(ta) meilleur(e) ami(e).

• Accepter que ce que tu as vécu n’est aucunement ta faute.
Quelles que soient les circonstances, le lien, l’habillement ou l’attitude que tu avais avec ton agresseur(e), rien ne peut justifier une agression sexuelle. Il(elle) en est le(la) seul(e) responsable.

À savoir

Tes réactions te sont propres.

Sache qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de réagir à un épisode de violence sexuelle. Que ce soit pendant, ou après l’acte, tout le monde ne réagit pas de la même façon.

Par exemple, face à un danger, notre cerveau peut mettre en place un mécanisme de défense appelé la sidération1 🧠: cet état de paralysie empêche de réagir et il est alors impossible de se défendre.

Comment et à qui parler des violences que j’ai subies ?

  • Prends ton temps et respecte ton rythme. Aller chercher de l’aide prend beaucoup de force, c’est déjà courageux de t’être rendu(e) ici!
  • En parler à un(e) professionnel(le) peut faire peur, si tu n’es pas prêt(e), n’hésite jamais à parler de ce que tu vis et ce que tu ressens à un(e) ami(e) de confiance, à un(e) intervenant(e) qualifié(e) de l’école, ou à un(e) adulte de confiance.
  • Tu peux le dire directement 🎤, l’écrire 🖍 (dans une lettre ou par texto), utiliser des dessins 🎨, un fait d’actualité ou une situation dans une série qui représente ce que tu as vécu et comment tu te sens…

Que tu souhaites dénoncer ou non, tu peux toujours aller chercher de l’aide ici :

Des ressources pour te faire aider

Besoin de parler de ce que tu ressens?

Parle avec un intervenant de Tel-Jeunes : c’est anonyme, gratuit et accessible 24/7

Sources

1Muriel Salmona, psychiatre, psychotraumatologue et présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie.

Un contenu proposé par notre partenaire

 

La Fondation Marie-Vincent soutient les enfants et les adolescent·e·s victimes de violence en leur offrant, sous un même toit, les services dont elles et ils ont besoin. Elle contribue à prévenir la violence sexuelle en misant sur l’éducation et la sensibilisation, et en aidant les enfants présentant des comportements sexuels problématiques.

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