AIDER LES JEUNES À GARDER L'ÉQUILIBRE

Les premiers pas dans le monde du travail

AIDER LES JEUNES À GARDER L'ÉQUILIBRE

Les premiers pas dans le monde du travail

Auteure :
Nathalie Parent, psychologue

Votre ado aimerait avoir un premier emploi et cela vous questionne? Est-ce que cela va nuire à ses études, est-il-elle trop jeune, est-ce que cela peut lui faire du bien ou même le-la motiver, combien d’heures par semaines serait idéal, comment l’aider à garder un équilibre, etc? Passons en revue différents points à considérer et, surtout, comment s’y préparer.

Avoir un premier emploi peut être très formateur et bénéfique pour la santé mentale d’un(e) adolescent(e). Cela peut impacter positivement :

  • son autonomie (affective, financière, personnelle, relationnelle),
  • sa confiance,
  • son estime de soi.

Travailler à l’adolescence permet ainsi de s’accomplir, de donner un sens à sa vie, une direction et de la motivation pour son avenir. L’important étant de veiller à ce que ses besoins (repos-sommeil, alimentation, vie sociale et affective, autonomie-indépendance) continuent d’être comblés pour que le travail ne le rende pas plus vulnérable à l’épuisement physique ou psychologique.

Faites le point sur vos propres expériences

Faites le point sur vos propres expériences

Prenez quelques instants pour vous rappeler votre premier emploi ou vos emplois lorsque vous étiez jeune :

  • Comment cela s’est-il passé pour vous ?
  • Était-ce une belle expérience ?
  • Qu’en gardez-vous comme souvenir ?
  • Combien d’heures faisiez-vous ?
  • Si c’était à refaire, que changeriez-vous et pourquoi ?

En tant que parent, il est important de se poser ces questions car d’une façon générale, on peut avoir tendance à projeter ses désirs sur son jeune. Si l’expérience de l’emploi a été satisfaisante, la tendance sera de vouloir revivre ou faire vivre la même chose à son jeune. Au contraire, si quelque chose a été blessant ou souffrant, on pourrait plus ou moins consciemment vouloir le retenir, sans prendre le temps de l’écouter ou de prendre en compte ses besoins réels.

En faisant ce travail d’introspection, vous serez ainsi plus à même de regarder votre adolescent(e) tel qu’il ou elle est, avec sa personnalité, ses besoins et ses limites.

Interrogez-vous sur vos valeurs et celles de votre jeune

Interrogez-vous sur vos valeurs et celles de votre jeune

Pour guider votre adolescent(e) de manière objective, il peut être intéressant de vous questionner sur vos propres valeurs par rapport au travail de votre enfant.

Qu’est-ce qui est le plus important pour vous?

  • Les études de votre enfant
  • L’argent qu’il gagnera
  • Être travaillant
  • Son autonomie

Si vous avez placé l’argent en priorité, il se peut que vous poussiez votre jeune à travailler tôt et à économiser.

Si ce sont les études en priorité, peut-être aurez-vous tendance à freiner ou ralentir le désir de votre adolescent(e) à obtenir un emploi. Alors que l’autonomie en priorité pourrait au contraire supporter son désir.

Pour bien cerner votre jeune, comparez avec lui ou elle  comment il ou elle se place par rapport à ces trois aspects de sa vie.

Observez également votre jeune et regardez comment les gens autour de lui ou elle (enseignants(-es), famille, amis(-es)) le ou la qualifient. Est-il-elle:

  • travaillant(e) : toujours prêt(e) à s’activer, à en faire plus, à se mettre à la tâche
  • studieux(-se) : adore l’école, aime apprendre, veut se rendre à l’université
  • économe ou dépensier(-ère) : aime ramasser son argent ou encore avoir son argent de poche pour dépenser sans avoir à demander (autonomie financière)

Suite à cet exercice, il se peut que vous constatiez que votre jeune se montre très différent(e) de vous. Si c’est le cas, vous devrez ajuster vos attentes.

Trouver le bon équilibre travail – études pour votre ado

Un autre facteur à considérer est la capacité/rapidité de votre jeune à travailler avec son horaire actuel d’école : quel est le nombre d’heures d’étude qu’il ou elle doit prévoir par semaine pour répondre aux exigences de son programme?

En effet, même si un(e) jeune est très motivé(e) à travailler, cela peut être difficilement compatible avec le temps nécessaire à ses études. Cependant, certains jeunes peuvent être très rapides à exécuter des tâches (devoirs, travail, etc.) et être capable de travailler, même si leur programme d’étude est très exigeant.

C’est en réfléchissant avec votre jeune que vous pourrez identifier ses besoins et ses limites. Parfois ce sera en essayant un type de travail avec un nombre d’heures particulier que votre jeune sera plus en mesure ensuite d’ajuster son horaire. N’hésitez pas non plus à lui rappeler ce dont le corps (et le cerveau) a besoin à la base : manger, boire, dormir, se reposer. Aura-t-il-elle du temps dans son horaire pour ces aspects de base?

Bien accompagner son ado dans sa 1ère recherche d’emploi

Accompagner votre jeune ne veut pas dire de « faire à sa place ». L’autonomie est, en effet, fort précieuse pour son avenir. On peut réfléchir avec lui ou elle sur ce qu’il ou elle aimerait faire (en tenant compte du mode de transport et de vos limites) et on peut lui suggérer des endroits, mais il faut que le choix vienne d’abord de lui ou elle.

Pour le CV et la lettre de présentation, cela se fait nécessairement avec lui ou elle. Plusieurs modèles existent sur le web. Certains programmes d’études au secondaire les y préparent.

Selon son âge et son niveau d’autonomie, on peut l’accompagner ou pas à aller donner son nom, à vérifier les besoins à l’emploi (en présence ou par téléphone) ou porter son CV. On vise à ce qu’il ou elle le fasse seul(e), en gardant une distance et en lui faisant confiance. On peut faire la méthode des petits pas où le parent demeure à ses côtés la première fois qu’il ou elle postule, puis la seconde fois, le parent reste à distance.

Conseils pour le 1er emploi de votre ado
Signes à surveiller

Signes à surveiller

Dans la fiche ci-dessous, vous trouverez plusieurs signes à surveiller pour éviter l’épuisement physique et psychologique de votre jeune qui travaille.

Surveiller ne signifie pas contraindre son jeune. Puisque l’adolescence est une période de transition vers la vie adulte, le parent aura intérêt à faire réfléchir son ou sa jeune sur les limites de son corps. N’hésitez pas à nommer à votre adolescent(e) ce que vous observez (les faits observables) ainsi que votre inquiétude face à cela. Puis, vérifiez avec lui ou elle ce qu’il ou elle pourrait modifier pour améliorer la situation ou s’il ou elle aurait besoin d’aide pour le faire.

Signes à surveiller

Écoutez l'intégral de la webconférence sur le travail des ados avec Nathalie Parent, Marie-Hélène Véronneau et Lou-Raphaël, 17 ans

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