Comment aller mieux?
La dépression chez les jeunes : c’est quoi les solutions?
Comment aller mieux?
La dépression chez les jeunes : c’est quoi les solutions?
Approuvé par le docteur Frédéric Benoit, psychiatre
La dépression, c’est vraiment une maladie mentale? Comment ça marche? C’est quoi les traitements pour s’en sortir? Ça sert à quoi les médicaments? Toutes ces questions te sont peut-être venues à l’esprit et tu as besoin d’y voir plus clair?
Voici une série de questions-réponses pour t’aider à mieux comprendre la dépression ainsi que les solutions pour te soigner.
Pourquoi dit-on que la dépression est une maladie mentale 🧠 ?
Pour bien comprendre, faisons un petit tour dans notre cerveau, où se trouve tout un réseau de cellules nerveuses, les neurones. Le cerveau utilise des substances chimiques qu’on appelle des neurotransmetteurs pour transmettre l’information d’un neurone à l’autre. On peut comparer le neurone à un téléphone cellulaire et le neurotransmetteur au réseau téléphonique qui permet d’envoyer un texto d’un cellulaire à l’autre.
On ne s’en rend pas compte, mais quand on bouge, qu’on ressent une émotion, qu’on prend une décision ou qu’on porte un jugement, ce sont nos neurotransmetteurs qui transmettent l’information dans notre cerveau.
Les scientifiques expliquent que, quand on souffre de dépression, il y a certains neurotransmetteurs – la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline – qui sont mal captés, ou plus captés du tout, par les neurones. Ce manque de communication entre les neurones affecte nos humeurs, nos pensées et nos comportements et ça nous empêche de bien fonctionner dans notre vie de tous les jours. C’est pour ça que la dépression est une maladie.
Peut-on guérir de la dépression 🏥 ?
De nos jours, entre 80 % et 90 % des gens atteints de dépression clinique peuvent être efficacement traités au moyen de médicaments combinés à une psychothérapie. Il s’agit là d’un taux de réussite extrêmement élevé pour tout grand trouble de santé mentale.
Le savais-tu?
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la dépression est une des premières causes de maladie et d’incapacité chez les adolescents dans le monde.
De plus, 50 % des maladies mentales débutent avant l’âge de 14 ans, et 75 % avant 24 ans .
Au Québec, on estime que 5 à 10 % des jeunes vont souffrir d’une dépression au courant de leur adolescence. (Portrait du bien-être des jeunes, voir le portrait sur notre site)
Qu’est-ce qui se passe si on ne se fait pas soigner 🛑 ?
Pose-toi la question « Que se passe-t-il si on ne se fait pas soigner une maladie physique? ». Eh bien, elle s’aggrave.
C’est la même chose pour la dépression. C’est une maladie qui se soigne, mais si elle n’est pas traitée, elle peut entraîner des conséquences à long terme. Ça peut influencer nos relations avec les autres, notre parcours scolaire, notre consommation de drogues ou d’alcool et ça peut même nous amener à avoir des idées suicidaires.
Pour pas en arriver là, il faut agir tôt. La dépression se soigne plus rapidement quand elle est diagnostiquée dès les premiers symptômes, qui apparaissent souvent à l’adolescence.
5 autres Questions sur la dépression
En fonction du problème rencontré, le professionnel de santé pourra conseiller de :
- changer ses habitudes de vie;
- faire une psychothérapie;
- dans certains cas, prendre des médicaments.
La psychothérapie est un traitement psychologique qui se fait sur plusieurs semaines. Son but est de soulager une souffrance ou de la traiter. Elle nous permet également de trouver des réponses à nos questions, de résoudre des problèmes et de faire des choix pour nous sentir mieux.
Le médecin peut aussi parfois prescrire des antidépresseurs. Ça sert à rétablir l’équilibre entre les neurotransmetteurs, et donc à atténuer l’intensité des symptômes. Les antidépresseurs peuvent prendre de 3 à 4 semaines avant de faire pleinement effet. C’est donc très important de suivre son traitement jusqu’à la fin. Mais les antidépresseurs ne règlent pas tous nos problèmes du jour au lendemain. Si on doit prendre des médicaments, il est fortement conseillé de suivre une psychothérapie. Si on a des doutes ou des questions sur le traitement, il ne faut pas se gêner pour en parler à notre médecin ou à notre pharmacien.
Ils posent des questions afin d’identifier les symptômes et les manifestations qu’on peut présenter. Ils peuvent, par exemple, demander : « Dors-tu bien? », « Est-ce que tu manges bien? », « Consommes-tu? », « As-tu des idées de mort ou de suicide? ». Ils vont aussi poser des questions concernant les antécédents familiaux de la personne. Toutes les réponses à ces questions vont le diriger vers le bon diagnostic. Voilà pourquoi c’est important de dire la vérité.
Ils seront prescrits dans les cas de dépression où l’on ne peut plus fonctionner à cause de l’intensité des symptômes, surtout si on présente des idées suicidaires. Il faut alors une médication qui aide à diminuer l’intensité des symptômes.
À l’adolescence, ça peut varier entre 6 mois et un an, mais il ne faut pas oublier que chaque cas est unique. La durée du traitement peut dépendre de plusieurs facteurs : le temps qu’on a pris avant d’aller consulter, notre investissement dans la psychothérapie, l’effet des antidépresseurs, si on tombe sur le bon du premier coup, etc. Généralement, pour une dépression qui est diagnostiquée et traitée à l’adolescence, le temps de rémission est moins long qu’une personne qui attend plus longtemps.
Les antidépresseurs ont considérablement évolué avec les années. Ils atténuent les symptômes et stabilisent l’humeur. Ils ne rendent pas les gens « zombies ». Si c’est le cas, il est fort probable que le médicament ou la dose ne s’adaptent pas bien à notre corps. Il faut donc en parler avec son médecin ou son pharmacien le plus rapidement possible.
Dans certains cas oui. Mais chez les jeunes, c’est assez rare, surtout si on suit bien notre traitement. Ce qu’il faut comprendre, c’est que plus on attend avant d’aller chercher de l’aide, plus le traitement sera long. Souvent, quand on a un diagnostic à l’âge adulte, on se rend compte que la maladie avait commencé pas mal avant ça, souvent à l’adolescence. C’est beaucoup de souffrance qui aurait pu être évitée, si l’aide avait été apportée plus tôt.
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Source
1.R. C. KESSLER et autres (2005), « Lifetime Prevalence and Age of Onset Distributions of DSM-IV Disorders in the National Comorbidity Survey Replication », Archives of General Psychiatry, vol. 62, no 6, p. 593-602.